| english | español | français | italiano
Un premier pas dans la construction d’une opposition politique et sociale au gouvernement Meloni
Rete dei Comunisti dans Bulletin International Julliet 2024
Un cortège d’au moins 10 000 personnes contre le gouvernement Meloni a traversé les rues et les places de la capitale, partant de Piazza Vittoria et arrivant à Porta Pia. Il s’agissait d’un premier pas important dans la coagulation au niveau national d’une opposition politique et sociale contre l’exécutif actuel, sa politique belliqueuse pro-atlantiste, ses choix économiques dans le sens de l’austérité, ses tendances racistes et ses attaques contre les droits civils, en particulier contre les femmes.
Ce fut un moment de synthèse politique avancée, rendu possible par une construction territoriale capillaire de la part des organisateurs et un effort logistique remarquable qui a permis de rejoindre Rome depuis le nord et le sud de l’Italie en bus, en train et en voiture. La mobilisation du 1er juin affirme également une méthode importante pour faire de la politique dans notre pays de manière unifiée, avec des étapes partagées depuis l’assemblée du 20 avril au cinéma L’Aquila à Rome, où cette manifestation a été officiellement lancée avec la mise en place du comité de promotion. Un comité promoteur qui a rendu possible le travail « ventre à ventre » des semaines suivantes, fait d’assemblées territoriales, de distributions de tracts, d’« attaques » et d’initiatives d’agitation et de propagande.
Nous sommes certains que le travail exigeant de construction de la gauche de classe commence nécessairement par ce travail qui combine l’identification de l’ennemi avec un travail d’enracinement en dehors, et d’une certaine manière contre, la constitution du « camp large » dans la traction PD-M5S. En effet, la manifestation a montré qu’il est non seulement nécessaire, mais aussi possible pour la gauche radicale d’occuper un espace politique qui ne soit pas l’appendice et la béquille du centre-gauche, en mettant en avant tous ces secteurs de classe qui témoignent d’une certaine vivacité sociale. Une vivacité qui commence à éroder la passivité et la léthargie de ces dernières années et qui a pour principal moteur le syndicalisme conflictuel de l’Union Syndicale de Base (USB).
Il est certain que les mobilisations aux côtés du peuple palestinien cet automne ont été un vecteur important de ce renversement partiel de tendance et un terrain de politisation supplémentaire pour des groupes importants de jeunes qui ont répondu positivement à l’appel à manifester à Rome dans un cadre entièrement « politique » et pas seulement de solidarité. Un résultat qui aurait été impossible sans le travail des organisations de jeunesse (Cambiare Rotta et OSA) et des collectifs universitaires (CAU) qui ont été les vecteurs de ce nouveau protagonisme des jeunes dans ce contexte.
Deux autres considérations s’imposent. La première est liée au fait que c’est dans des domaines comme la construction de la manifestation qu’une confrontation fructueuse est possible entre les subjectivités communistes et les expériences réelles du mouvement avec un objectif commun réalisable à travers le travail de masse, ce qui permet une projection au niveau politique qui serait autrement impossible à réaliser « chacun pour soi ». La seconde est liée à la construction d’une hypothèse de représentation politique des classes subalternes, dont Potere al Popolo se confirme être le pivot inévitable et le point le plus avancé, capable d’affirmer son propre agenda politique indépendamment de son manque de présence dans la conjoncture électorale européenne.
En tant que Rete dei Comunisti, nous sommes plus que satisfaits du résultat politique obtenu grâce à la manifestation nationale du 1er juin, à laquelle nous avons travaillé avec persévérance, détermination et passion, sans ménager nos ressources et notre énergie. Un pas en avant qui nous permettra, nous en sommes certains, de faire d’autres pas dans la direction de la construction d’une opposition politique et sociale au gouvernement Meloni.