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Les camarades dans Bulletin International Janvier 2024
La nouvelle était attendue, mais elle n’en est pas moins douloureuse. Ce soir, notre camarade et frère Riadh Zhagdane est décédé. Il rejoint sa merveilleuse compagne de vie, Raoudha, qui nous avait quittés il y a peu.
Parler de Riadh, c’est décrire la vie et la trajectoire d’un combattant, c’est pourquoi nous l’appelions “fedayn” en référence aux combattants palestiniens qu’il a toujours soutenus de manière inconditionnelle.
Riadh était également un militant communiste dans son pays d’origine, la Tunisie, qu’il avait dû fuir en raison de persécutions politiques.
À son arrivée en Italie, il n’a pas tardé à devenir un militant syndical sur son lieu de travail et dans le secteur de la logistique. D’abord avec le Sdl, puis avec l’Usb.
Pendant des années, Riadh a été responsable du travail syndical de l’Usb dans le secteur très difficile et conflictuel de la logistique. Un secteur où la lutte des classes ressemble souvent à celle du 19e siècle et où une grande partie des travailleurs sont des immigrés.
Pour Riadh, cette partie du monde du travail était l’eau dans laquelle il nageait et se battait ouvertement, toujours au premier rang. Lors d’un piquet de grève, la police lui a cassé la tête avec une matraque. À tel point que nous devions parfois le tirer par la veste.
Ces slogans tels que “Qui touche l’un touche tout le monde” et “Esclaves jamais”, que les travailleurs de la logistique lancent comme facteur de cohésion, de rédemption, d’identité, ont toujours résonné clairement et fortement dans les accords de Riadh, en raison de ce qu’il faisait maintenant et de ce qu’il portait comme héritage des luttes contre le néo-colonialisme.
Riadh était un syndicaliste combatif de première grandeur, mais il était aussi un communiste complet. C’est pourquoi il a tout naturellement rejoint la Rete dei Comunisti.
Riadh est une démonstration de ce que signifie être communiste dans le conflit social. Un exemple pour les camarades de la nouvelle génération.
Il est vrai qu’il y a des morts qui pèsent comme des plumes et des morts qui pèsent comme des montagnes. Pour beaucoup de camarades, Riadh était une montagne, un combattant, notre “fedayn”.
Nous saluons le camarade Riadh Zaghdane à poings fermés et embrassons son fils Nidhal.