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Unione Sindacale di Base dans Bulletin International Janvier 2024
Une grève très réussie, celle proclamée par l’USB en décembre dernier, malgré le lourd climat d’intimidation du gouvernement Meloni à l’égard du mouvement ouvrier italien. A cette occasion, c’est le ministre des Transports Salvini qui a pris en charge la répression, avant même le ministère de l’Intérieur…
Nous publions ci-dessous les deux communiqués, celui avant et celui immédiatement après la grève, dans lesquels le syndicat s’exprime directement sur cette question.
14 décembre
Les déclarations du ministre des Transports Salvini concernant le fait que ceux qui désobéissent à son ordre, le quatrième en un peu plus de deux mois, paient l’amende ne nous prennent certainement pas par surprise, et encore moins ne nous intimident.
La décision de désobéir à cet acte est le résultat d’une évaluation précise de l’illégitimité de l’utilisation d’un instrument que la loi n’accorde au préfet ou au ministre qu’en cas d’atteinte grave et imminente à la mobilité et dans des situations exceptionnelles, et certainement pas pour faire campagne.
C’est un choix très lourd puisque l’amende peut aller jusqu’à 50.000 euros pour une organisation qui ne vit que des cotisations de ses membres et ne peut pas impliquer les travailleurs du secteur face au chantage à l’amende qui peut aller jusqu’à 1.000 euros par jour et par travailleur.
Mais c’est un pas que nous revendiquons précisément parce qu’il est indispensable pour pouvoir contester l’arrêté également devant les tribunaux ordinaires, en plus du tribunal administratif qui, malheureusement, arrive souvent tardivement, voire à titre posthume.
La seule chose que nous n’avons pas vraiment appréciée dans les déclarations de M. Salvini, c’est qu’il continue à se concentrer sur le syndicat au lieu de reconnaître le refus absolu et brutal des partis patronaux qui, hier, ont claqué la porte au nez du ministre.
Sans grève, les travailleurs sont désarmés, plus pauvres et à la merci de patrons de plus en plus arrogants ; c’est pourquoi la défendre est vital et nous ne pouvons certainement pas être effrayés par les amendes menacées par Salvini.
16 décembre
Les premières données sur les adhésions à la grève des transports publics locaux du vendredi 15 nous indiquent que les travailleurs ne se sont pas laissés intimider par l’ordre anti-grève de Salvini, qui a réduit la grève à 4 heures.
Cette réduction doit être considérée comme un chantage à l’encontre des travailleurs, qui risquent des amendes allant jusqu’à mille euros s’ils font grève en dehors de l’ordonnance. Dans certains cas, d’ailleurs, les 4 heures imposées par Salvini coïncidaient avec les bandes de garantie : c’est le cas, par exemple, de Modène, où la grève a ainsi été réduite à deux heures.
Mais quatre heures ne suffisent pas pour faire valoir ses droits : l’USB a décidé de maintenir, comme forme de protestation politique contre les attaques contre le droit de grève, la mobilisation des travailleurs pour les 24 heures annoncées, en prenant également le risque d’une lourde sanction et en lançant un défi au gouvernement Meloni. Tout cela sans impliquer les travailleurs individuellement pour éviter le risque de sanctions individuelles qui seraient désastreuses même face à des salaires extrêmement bas dans le secteur.
Le syndicat se saisit de ce projet pour rappeler que c’est un droit fondamental garanti par la Constitution qui est aujourd’hui attaqué.
Rappelons que l’ordre de Salvini n’affecte pas les grèves de 24 heures proclamées sur une base territoriale ou d’entreprise, comme à l’ANM à Naples et au niveau régional en Ombrie, où l’abstention se déroule comme prévu et avec des adhésions importantes et massives.
Les premières données disponibles sur les adhésions sont les suivantes.
- Rome : fermeture du métro A et du métro C, réductions significatives dans le métro B, Roma Lido, Roma Viterbo et Termini Centocelle. Le service de surface est considérablement réduit.
- Naples : ANM, grève territoriale de 24 heures, 95% d’adhésion. Les trois funiculaires de la ville, Centrale, Montesanto et Mergellina, sont fermés.
- Bologne et Ferrare : 85% d’adhésion.
- Pérouse : 80% d’adhésion le matin.
- Pouilles : adhérence 70%.
- Trieste : adhésion 50%.
- Monfalcone et Isontino : 70% d’adhésion pour les lignes extra-urbaines et 90% pour les lignes urbaines.
- Venise : 40% d’adhésion
- Turin : 50% d’adhésion
- Milan : 60% d’adhésion pour les transports de surface, ligne de métro fermée M3